Un paradis ? L'enfer semble plus accueillant vu d'ici.... (suite) [Sorel Graham]

Le coup, puis la menace, terminant par un tirage de laisse, jusqu'à l'habitation de mon maître. J'avais eu le temps pendant tout le voyage, le trajet de pouvoir me remémorer ce qu'il s'était passé. J'avais osé trop être curieux, et maintenant j'avais mal à la joue. Je n'osais même pas la toucher, je ne voulais sentir cette chaleur du bout des doigts, j'étais comme traumatisé ? Non, pas encore à ce point, mais je ne pouvais pas, c'était pas quelque chose qui me plaisait de sentir sous mes doigts cette chaleur réconfortante qu'était les coups que je recevais. J'avais l'oeil clos à cause du coup sur les muscles, e mon autre main je tenais la laisse pour qu'il évite de m'étrangler, je n'étais pas un vulgaire chien qu'on pouvait traîner, mais je n'osais pas protester. Ma langue vérifia si mes dents n'avaient rien, pas que je m'en soucie, mais si ça peut me permettre de ne pas penser à cette joue cuisante, c'était un peu le must. J'observais les alentours, tout avait changé, c'était plus... spacieux, plus riche, plus sain, on avait changé de lieu.... C'était quoi ? Je ne savais pas, je n'étais jamais sorti avant, trop occupé à foutre en lambeau les coussins pour tromper mon ennui, ou bien à pioncer en attendant qu'on veuille bien me laisser aller dans le salon.... Cette époque était révolue, maintenant j'appartenait à cet homme, maintenant je ne pouvais plus être comme j'étais avant, je devais être désagréable, très. Je devais lui rendre la vie infernal, au risque de me faire péter les genoux. Tant pis, tout ce que je veux c'est l'emmerder jusqu'à crever, ça me fera oublier et être vivant.

Pourtant... son coup de poing m'avait sonné, ma nouvelle résolution du jour venait e partir en fumée, je ne pouvais pas, vu ce que j'avais reçu je ne tiendrais pas. Mon semblant de musculature venait de mes années d'agilité à bondir et grimper au mur pour me sauver de leurs bras, je ne pense pas avoir la force, mais je devais essayer si un jour il recommençait.

Arrivant devant l'appartement, je reculais comme par peur, mais c'était tout autre. Mes mirettes étroites et noires le fixaient avec une détermination nouvelle, je ne voulais pas entrer et je ne pense pas que j'allais me laisser faire, j'opposais une certaine résistance quand il voulu me faire entrer, tirant à l'aide de mon cou pour opposé une forte pression vers l'arrière, mais un coup sec me fit aller de l'avant, je rentrais donc sans résistance à cause de l'élan vers l'avant. Je serrais les dents, mais rapidement je fermais un oeil, touchant par mégarde la joue, sentant la chaleur toujours présente de la douleur, je me vengerais, ça il pouvait y compter. Je caressais du bout de mes ongles cette peau brûlée par le poing de mon maître en lâchant un grondement mécontent. Je me redressais pour le fixer d'un air hautain, expirant fortement par le nez pour lui exprimer mon mécontentement. Je secouais la tête pour remettre en place mes mèches rouges, reprenant la même posture que tout à l'heure, mais rapidement mon attention se reporta sur l'intérieur, sur le style. Les épaules se détendaient, je regardais tout dans cette pièce, je ne lâchais rien du paysage. Avançant, je fus retenu par la laisse, passant mon bras vers l'arrière, j'agrippais la laisse entre mes doigts, donnant un coup puissant vers l'avant pour lui faire lâcher, mes paupières se plissèrent pour ensuite laisser mon corps avancer et farfouiller un peu partout. Ma longue queue plumeau se balançant derrière moi, je me penchais pour regarder sous une table, me mettant sur la pointe des pieds pour regarder par-dessus une commode, vagabondant dans la pièce spacieuse, passant mes doigts dans la rousseur de ma chevelure pour la ramener sur le côté et un peu derrière mon oreille de ruminant. Je flairais un peu tous les objets avant de me reculer, pour me mettre face à lui. Je croisais les bras, le fixant simplement dans les yeux, je soufflais sur le côté pour faire fuir une mèche rebelle. Tête un peu penchée sur le côté je l'observais un long moment.

- Que puis-je faire pour vous, maître ?...

Une pointe de sarcasme et de moquerie, un sourire en coin qui s'étira sur le coin de mes lèvres, j'approchais en m'accroupissant un peu, avançant toujours comme un prédateur, levant la tête vers lui, c'est vrai qu'on faisait quasiment la même taille. J'attrapais un pan de son t-shirt pour tirer dessus, et plisser les paupières ainsi que les sourcils. Que voulait-il maintenant ? J'faisais la décoration pour lui ? Je pouvais lui réduire les meubles en morceau ou encore m'asseoir dans un coin.

- J'ai pas vraiment l'impression que t'avais besoin d'un hybride.... Vu que tu me dis que des domestiques font le ménage.... Pourquoi alors ?....

J'étais perspicace, mais je trouvais tout simplement ça illogique, pourquoi m'avait-il acheté si c'était pour que je fasse décoration, autant que je mette au point un plan pour m'enfuir, je pense le mettre en oeuvre dans deux, trois jours, me faut simplement réfléchir pendant la nuit....

Ne pas bouger, ce que j'avais fait, quand il m'attrapa le visage, je ne pus me retenir de serrer les dents, il voulait encore m'en foutre une c'est ça ? Pourtant ce ne fut pas le cas, je sentis le froid d'une crème, je fermais un oeil en baissant les oreilles. C'était froid et ça calmait ma brûlure, j'avais mal, mais cette sensation semblait la calmer, ça me faisait du bien, je me sentais plus apaisé, du moins pour le moment. Car lorsque j'entendis sa réponse, je me figeais, serrant les dents tout en évitant de montrer que c'était blessant. Il me voyait comme ça, hein. Je tapais du dos de ma main la sienne pour l'écarter, je n'avais pas encaissé, pourtant on me le disait souvent, mais là c'était le comble du problème. Pourquoi m'acheter si ce n'était pour ce que je savais faire ? Je poussais un soupire, frottant énergiquement ma joue pour le faire tout seul. Je retenais ce qu'il avait dit, c'était un manque de tact très mal perçu par moi. Sur ce coup j'aurais préféré qu'il me frappe plutôt que de me dire en pleine face ça. Pas besoin de savoir ? A ouais ?

- Bien, si vous ne voulez pas me le dire, je respecterais votre volonté. Cette cage de verre est toujours mieux que cette cage de fer.

J'avais décidé de changer d'aptitude, pourquoi serais-je normal ? Je ne serais que ce jouet, qu'il ne vienne plus me parler. J'ai un caractère pénible non ? Oh que oui, mais ça c'est de la vengeance, pour le coup, pour ces paroles et surtout pour son air hautain que je pouvais pas piffer. En faite je voulais repartir. Retourner à l'animalerie était le mieux que je puisse faire, bon le vendeur ne sera pas content, mais au moins je pourrais retourner dans ma cage.

- Vous êtes désagréable, et surtout vous me mettez en colère, je pourrais vous emmerder et vous pourrir la vie, mais je pense que me rendre à l'animalerie serait le mieux. Mon truc n'est pas le ménage et la cuisine comme vous dites, j'écarte les cuisses, donc je ne vous sers à rien.

Je vouvoyais par irrespect la plus total, pour moi ce n'est qu'une formulation pour montrer la différence, il est humain et je suis une bête, et alors ? Je lui donnais ce qu'il voulait. Qu'il le prenne comme il le veut, moi je m'en foutais maintenant. Faire un effort ? Aucune envie, je m'avançais vers lui, lui lançant un regard mauvais, je lui cognais l'épaule en grognant,me dirigeant vers la porte pour poser la main sur la poignet et actionner. Plusieurs fois de suite je tentais, mais j'arrivais pas à l'ouvrir, mon appendice fouettait l'air furieusement. Je grognais contre la porte.

- Donne-moi les clefs ! J'me casse !

Je soupirais, j'allais pas m'engouffrer dans cet éternel combat, un sourire étira mes lèvres, j'arrêtais de m'énerver sur la porte, j'haussais un sourcil pour ensuite ensuite inspirer profondément un peu de cet air qui se consumait dans cette appartement, je redressais un peu le visage pour fixer la bois de la porte, posant simplement mes doigts dessus pour ensuite reculer d'un pas, puis deux et ensuite me retourner pour le fixer d'un regard plus serein, je n'étais pas pour autant calme en mon sein inférieur, non, c'était pas mon truc de l'être. Un sourire en coin vint s'étirer sur mes lèvres, je fermais les paupières en penchant la tête de côté.

- Une fierté vraiment chiante, hein ? Fait comme tu veux, mais les trottoirs j'ai assez donné, master.

Je me massais encore un peu la joue en pinçant les lèvres, je dois avouer une chose, j'ai pas envie qu'il s'énerve encore une fois au point de me frapper, je suis une totale contradiction envers moi-même, mais c'est comme ça que j'apprends. Je m'approchais, laissant traîner mon appendice au sol, je posais mon bras sur son épaule, l'autre main s'employant à grattouiller de son index ma joue, je regardais ailleurs, vraiment qu'est-ce que je peux dire moi, dans tout ça ? Je soupirais un moment avant de reprendre la parole.

- Je peux faire quelque chose ? J'ai pas envie de servir d'objet décoratif.

Avant qu'il ne me donne une réponse, je m'écartais pour avancer et regarder un peu partout, que faire de plus ? Je ne savais même pas ce dont je devais faire. J'étais dans le flou le plus total, bien que je ne soit pas contre le fait de flemmarder, je n'aime pas pour autant rester inactif, j'ai déjà bousiller des meubles pour ça et encore, ils étaient pas trop résistant. Mauvais point pour lui, pour ce noiraud qui imposait son droit sur moi. M'enfin, j'allais pas faire ma tête de lard pendant une éternité. Je touchais du bout des doigts divers objets qui m'intriguait, je n'avais pas véritablement envie de bouger, mais là c'était la mort assurée. Je tenais entre mes doigts plusieurs babioles, tout en faisant attention, laissant parfois mes manches trop longues ou grandes se rabattre sur les objets divers. Mes oreilles bougèrent parfois lorsque j'en prenais certains. Je reculais en tenant un cendrier, l'observant longuement,tout en continuant ma marche arrière, c'est à ce moment que je poussais mon maître, je me retournais vivement pour l'observer, les sens en alerte, je ne le lâchais pas du regard, j'étais conscient que je l'avais bousculé.

Je tendis simplement le cendrier, en fermant à demi les paupières. Sans le lâcher du regard, j'attrapais avec mes dents mon pull trop grand et ramenait le tissu sur mes épaules.

- Tu fumes.

Ce n'était même pas une question, mais une affirmation, ce qui me faisait sourire. Je lui plaquais le cendrier contre son torse, en attendant qu'il veulent bien réagir. Je penchais la tête de côté, laissant mes oreilles de ruminant bouger rapidement.

- .... Tu sors souvent d'ici ?

Je me collais à lui en souriant un peu, attendant simplement sa réponse. Le cendrier toujours sur lui, mes doigts qui serrait l'objet entre leur doigts, et mon autre main sur son épaule, je l'observais longuement, tout en attendant. J'inspirais longuement, pour ensuite frôler le bout de son nez du miens, rapidement je laissais tomber, je m'écartais pour ensuite me diriger vers un point de la pièce, j'observais l'objet que j'avais entre les mains pour ensuite le reposer, j'observais la baie vitré d'un regard vide, y allant pour m'asseoir devant et observer le paysage, je n'attendais pas de réponse ou autre, simplement que je cherchais surtout à me rendre utile. Ça me faisait bizarre d'avoir à ne rien faire par rapport à ma situation d'hantant.

J'écoutais ses réponses, tout en me redressant comme un chat, m'étirant comme un gros félin, n'hésitant pas à bouger les doigts en plus des griffes. Faire la bouffe ? J'ai pas dit que je faisais pas la cuisine ? Je soupirais tout en me reculant pour ensuite me retourner et me diriger vers ce qui ressemblait à une cuisine. J'avais très bien capté chacune de ses paroles, j'ouvrais le frigo' pour trouver de quoi faire, en faite, j'avais déjà cuisiné, mais ce n'était pas aussi bon que ce que pouvait faire des domestiques, c'était par caprice et surtout par gentillesse que mon ancien master m'avait appris. Je posais sur la table ma trouvaille, vérifiant les dates, je dû jeter bon nombre d'aliment, ou tout simplement le mettre de côté. J'allais recycler ça pour plus tard. Je remuais la queue en commençant à me mettre au boulot, il m'avait posé une question, je n'avais pas répondu, pourtant je levais ma tête de cornu pour le fixer.

- Pour savoir. Si tu veux que je t'accompagne, okay, sinon, ce ne sera pas ma tasse de thé.

Je re-penchais la tête au-dessus du plan de travail pour travailler et ainsi pouvoir continuer ce que j'avais à faire. Des mèches de cheveux venant voiler mon regard, venant cacher mes yeux, et surtout ce que je faisais, je grondais pour ensuite arrêter mon tri, ramener mes cheveux vers l'arrière et les attacher : je faisais un noeud avec mes cheveux pour faire une queue de cheval et ainsi les avoir regroupé, ça me faisait du bien de voir à nouveau correctement, je ramenais quelques mèches derrière mon oreille, reprenant mon tri. J'ouvrais un sachet pour sentir l'intérieur et ensuite verser le contenu dans une casserole. Apprendre à cuisiner avait été pour moi une joie, mais seulement pour lui, pas pour les autres, je m'étais toujours refusé de faire ça pour les autres, alors pourquoi lui ? Aucune idée, franchement, je ne sais pas, mais il était mon master alors je devais mettre la main à la pâte. Ms oreilles bougèrent rapidement pour ensuite s'arrêter. Je me concentrait sur ce que j'avais à faire. Plusieurs minutes plus tard, le tout était prêt. Je regardais ce qui avait été fait. Je versais le tout dans une poêle pour les faire revenir et surtout les faire sauter, des nouilles, il m'avait simplement appris à faire des plats en fonction de ce que le frigo' regorgeait de nourriture. Je baillais un peu, plus par le faire que travailler avec des oignons m'avaient donné la larme à l'oeil et me faisait bailler. Je servis le simple plat dans une assiette, venant lui ramener pour lui poser dans les mains. Mon regard était neutre je n'allais pas l'embêter.

- Le boulot ?

Je me détournais le temps qu'il mange, j'allais me servir le reste pour m'asseoir sur le sol et manger, j'avais donné les couverts soit, les baguettes qui était avec le paquet de nouille. Je terminais mon assiette en remuant la queue, c'était pas trop dégueulasse, enfin pour moi. Je m redressais pour poser l'assiette et ensuite revenir près de la baie vitrer, attendant qu'il termine, quand je fus sûr qu'il termine, je me retournais pour le fixer. Je me rapprochais rapidement pour lui sauter dessus, enroulant mes bras autour de sa nuque, mes jambes entourant sa taille, il faisait presque ma taille, mais je n'étais pas trop lourd. Je plissais les paupières pour le fixer. Mon front contre le sien, je le regardais longuement, murmurant.

- T'sais je ne suis pas con. Je me doute bien que tu dois sauter à gauche ou à droite, ou encore picoler, et fumer comme un pompier et plus si ce n'est pas déjà fait.

Rapidement, je dérivais ma tête vers sa joue, posant mes lèvres dessus, puis avec un certain équilibre, je lâchais son cou pour rester droit t détacher mes cheveux, secouant la tête pour revenir s'accrocher à lui. Je plongeais mon faciès contre son cou, embrassant sa peau en souriant un peu. Curiosité oblige, et puis vieille manie.

- Que je connaîtrais. C'est à dire ? Il y a plusieurs sens, master.

Qu'il me repousse ou me frappe ça me ferait bien rire.

C'était on ne peut plus clair pour moi, je sentis partir, tomber, puis un grognement. Je mettais accroché à lui dans cette chute, j'ouvris les yeux pour le fixe, fronçant les sourcils d'inquiétude, tout comme les oreilles qui se baissèrent un peu. Je passais mes mains dans sa chevelure, pour tâter la blessure, ou sûrement la bosse avant-coureur qu'il allait avoir. Mes yeux ambré se fixèrent sur lui, puis d'un geste rapide, je léchais sa joue pour m'excuser. Inquiet ? Moi ? Oui ça m'arrive, mais pas à tout le monde qu'à ceux à qui j'appartiens, c'était assez logique d'une part. Manger sur une table, je repensais à ça, je ne mangeais jamais avec eux, mais ça pouvait changer, malgré que je devais enfreindre bon nombre d'éducation qu'on m'avait inculqué, je pinçais les lèvres pour ensuite rester sur lui. J'étais à califourchon sur son ventre, les mains sur ses épaules, je le fixais, mon appendice bougeant longuement, rapidement, comme si l'air était infesté de mouches, mais j'étais surtout inquiet et cela me faisait réagir plus rapidement qu'à l'anormal. Je me penchais vers lui, mes cheveux rougeoyant passant de part et d'autre de mon visage et du sien, j'étais plus qu'inquiet, était-il mort ? Non, j'entendais le master se plaindre ce qui me faisait sourire. Mes paupières se plissèrent rapidement, pour ensuite me dégager un peu vers le haut, lui faire tourner le visage sur le côté et embrasser l'endroit où il était tombé, j'étais délicat quand je le voulais. Je revins ensuite vers lui en collant mon front contre son torse, j'étais désolé, mais ma fierté me disait de ne rien dire, et de me taire, j'étais aussi têtu qu'une mule.

- Très clair. Ce que je fais ? Cela ne te concerne pas de mon point de vue.

Je me redressais par la suite en le regardant simplement, mes doigts caressant sa joue de leur bout froid, je ne touchais pas au cache de son oeil, j'en avais l'interdiction formelle, non ? Eh bien, je ne toucherais pas. Je laissais simplement mes doigts faire le contour, toucher cette peau et laisser mon regard se poser sur le sien, je réagissais simplement comme on me l'avait appris, certes avec un peu plus d'affection, mais voilà, c'est simplement ce que je devais faire. Je suis un "démon", mais je dois être un "agneau" par la suite, c'est comme ça qu'on me comparait encore là-bas. Je penchais la tête de côté. Ma chevelure jouant sur le de leur couleur de flamme, je me couchais carrément sur lui, mes avant-bras à plat sur lui, mon ventre contre le sien, le menton posé contre le dos de mes avant-bras croisés, le regard fixe et surtout, un simple sourire en coin en guise de salutation. Des pupilles pleines de malice qui scintillaient un peu, par cette mirettes fines et étroites. Je m'amusais un peu maintenant, mon appendice venant frotter son cou simplement par envie de taquiner, ou par gentillesse.

- Surpris ? J'ai réussis à te surprendre ?

Je ne bougeais pas de là où j'étais, aucune envie, et puis je vois pas pourquoi je le ferais, j'étais d'humeur assez détendu, donc tant pis pour lui, il souffrira un moment si c'est ce qu'il pense. Je secouais la tête en souriant, fermant ensuite les paupières.

Je m'étais retrouvé sur le sol, yeux écarquillées je l'observais, il sourit enfin, c'était ce qui me venait en tête, qu'il sourit enfin, c'était donc ça. Un vrai sourire, quelque chose de beau à regarder, c'est ce que j'vais entraperçu il y a longtemps, mais... ce n'était que des sourires malsain, voire dénué de joie, mais je pense que sur ce coup, c'était un sourire sincère, j'en apprenais tous les jours, mais je ne devais pas oublier une chose, je ne suis pas là pour dormir ou encore pour me la couler douce, enfin si, mais d'abord, j'avais du boulot. Lorsque je revins dans le monde réel, le visage de mon maître était drôlement proche du mien, ses lèvres trop près des miennes se firent comme agressé par ce souffle chaud, si je m'étais écouté j'aurais mordu dedans, mais je n'en avais pas eu l'occasion de pouvoir le faire, donc pas le temps qu'il s'était déjà redressé. Je me redressais sur mes coudes, en penchant la tête de côté. Je l'observais faire pour ensuite m'asseoir convenablement et le fixer de mes yeux rouge/orangé. Je passais mes doigts griffus dans ma chevelure, plissant le regard pour ensuite me redresser et frotter mes habits. Je ne fis que poser une question, ou deux.

- .... Travailler pour Niddhög est pas bien ?

Je m'approchais du canapé pour m'asseoir sur l'un des accoudoirs et pointer du bout de mon index l'homme en face de moi qui devait sûrement avoir un verre en main.

- Pourquoi as-tu rougis ? T'as l'habitude avec toutes les pétasses et tous les connards qui sont dehors, non ?

Cash, j'allais pas par quatre chemin c'était pas mon truc et je ne voyais pas pourquoi je l'aurais dit de manière détourné, après tout il était direct, donc je vois pas pourquoi je ne le serais pas. Je croisais les bras contre mon pull trop grand, plissant les paupières pour essayer de comprendre ses agissements. Y avait-il des choses auxquelles je ne pouvais rien faire ? Des interdits ? J'aime les interdits.... Elles sont là pour être enfreint, c'est la base même de la désobéissance, mais là je suis en terrain miné, je me dois donc de faire attention, avec lui c'était différent, j'arrivais à les enfreindre sans pour autant le craindre, pourquoi là j'agis bizarrement ? Je pinçais les lèvres. Peur de me faire frapper ? Je me faisais souvent frapper à l'époque donc je vois pas pourquoi je devrais me retenir. J'avais raison sur ce point, pourquoi me retenir ? Mais... il y a des degrés de souffrance, mais aussi d'interdiction, le regard qu'il m'avait lancé et surtout l'ordre que je n'avais pas suivi, était sûrement une de ses limites interdites. Je devais réfléchir un peu. Je n'avais pas le droit de toucher à ce cache je le sais maintenant et je m'y respecte.

- .... Hm... des limites à ne pas enfreindre.... Il y a déjà ce cache, que je ne toucherais pas, mais ensuite y en a t-il d'autres ? Est-ce qu'il y a des limites que je peux enfreindre sans me faire rouspéter ? Des actions que je peux faire ? Qui ne sont pas... en atteinte à ta personne. Comme avant ? Quand tes lèvres qui étaient un peu trop proche. Est-ce que ça dérange si j'y fasse quelque chose ou bien que je leur laisse une marque invisible, master ?

Je cherchais à savoir tout comme j'étais curieux. Je ne bougeais pas de là, restant sur l'accoudoir du canapé, je ne faisais que l'observer, grattant parfois la base de mes cornes qui me démangeait plus par soucis de perfection et donc qui me donnait des piques de douleurs, les avoir sur la tête n'étaient pas dérangeant, mais parfois ça piquait. Je m'asseyais en tailleur sur l'accoudoir, en équilibre, tout en attendant les réponses. J'étais trop curieux mais, je voulais savoir.

Ainsi il y avait tant de chose à faire pour ce programme informatique, c'était assez marrant et surtout important. J'inspirais longuement en repensant à l'écran bleu qui m'avait toujours parlé pendant une grande partie de mon enfance. Mon regard se fit lointain, mais je ne détournais pas mon regard du sien, au contraire, je le fixais toujours, j'étais comme verrouillé sur lui. Je pinçais les lèvres en écoutant son autre réponse, puis les autres.... Je bougeais les oreilles en sentant la main de mon maître sur ma tête, ses lèvres se collant sur les miennes, je me laissais faire, sans rien dire de plus, ni même réagir je n'avais pas l'intention de réagir, je le laissais faire, lorsqu'il se recula, je laissais ma joue se coller un peu plus pour profiter, avant de le revoir partir, en s'allumant une clope. Mes années de service remontèrent rapidement dans ma mémoire, je laissais un sourire se peindre sur mon visage. Un sourire malicieux et surtout qui signifiait énormément de chose : que j'allais encore un peu l'emmerder avec mes questions.

- .... Qui.... "sont" ?

Oh ! Je n'attendais pas une réponse précise ou autre. En faite, je n'attendais pas de réponse du tout, pour moi ce n'était que par taquinerie que je faisais ça. Les réponses viennent avec le temps, c'est ça que je me disais. Je me redressais pour descendre de mon perchoir et m'approcher à pas de loup, pour me pencher en avant et piquer la cigarette de mon maître et placer le filtre entre mes lèvres, après avoir reniflé la fumée pour être sûr de ce que c'était.

- Je ne désobéirais jamais, mais je ne suis pas un petit toutou à son maître pour autant. Pour ton bandeau j'ai compris, pour ne pas me mêler de tes affaires, hm... j'essaierais mais ce sera plutôt compliqué.

Je prenais une bouffée de nicotine, cela me rappelait les fumoirs dans la salle et surtout le tabac qu'on obligeait à préparer dans les récipients adéquates. Cela me rappelait tellement de vieux souvenirs... je revins vers lui pour lui glisser la clope entre les lèvres, j'étais un sans-gêne certes, mais e faisais un peu ce que je veux, tant que je ne franchis pas les limites, non ? Je lui adressais un simple sourire, pour ensuite me détourner.

- Bien, master. C'est vous qui décidez. Je ne cherche pas à vous faire changer, ni à forcer la main. Après tout, tu es l'alpha de cet endroit bien vide, non ?

Un petite réponse et remarquable cinglante, je n'étais pas un gars qui tournait autour du pot, non j'allais droit au but, voilà ce que je faisais. Je me reculais pour me détourner et ainsi approcher un peu plus de la baie vitrée, fixant l'extérieur d'un oeil peu avenant. Je fini par montrer sur la table pour m'y asseoir et ainsi le fixer, tout en réfléchissant, aucune envie de me faire chier à trouver quoi que ce soit, je pensais la tête de côté en me posant la question. Puis, je regardais un peu partout, en cherchant une chose : un calendrier contre le frigo'... pas intéressant, je pinçais les lèvres en cherchant.

- Au faite.... Je dors sur le canapé ou le sol ? L'un comme l'autre me dérange pas.... Hm... possibilité que tu m'enlèves ce collier ? ~~~ Il me dérange un peu, master.

Je tentais toutefois à ne plus avoir ce collier autour du cou, pas que j'aimais particulièrement ça, simplement que cela me dérangeait. Je ne voulais plus l'avoir autour du cou, mais à voir s'il voulait bien me l'enlever. Je fermais les paupières en inspirant longuement, me reposant un peu, tout en m'endormant pas, j'avais pour habitude de fermer les yeux pour me détendre un peu, éviter d'avoir trop de fatigue.